Les Bastions
Le Bastion de la Brèche
Dans cette salle du bastion de la Brèche, furent enfermés et internés les nombreux prisonniers politiques : aristocrates ou opposants révolutionnaires, religieux réfractaires, ennemis du Consulat et de l’Empire, révolutionnaires de 1848, prisonniers de guerre Allemands de 1914-1948, résistants Oléronais du conflit 1940-1945.
Sous les deux salles du milieu et sur toute leur étendue, se trouvaient des citernes contenant d’immenses réserves d’eau douce nécessaires à une Place assiégée. Cette eau provient de la collecte des eaux pluviales recueillies dans des conduits de pierres taillées situés le long de la paroi du mur des casemates.
Longue de 114 mètres, la courtine de la Mer relie le bastion de la Brèche et le bastion Royal qui lui fait face. Ce front, orienté à l’est vers le continent et le coureau d’Oléron qui l’en sépare, présente un aspect colossal assez surprenant.
Ici, les remparts ont une élévation de 15 à 20 mètres. Ce front est fait pour impressionner un ennemi embarqué et peut-être le dissuader de mettre pied à terre pour un siège difficile face à un tel obstacle.
Le Bastion Royal
D’une profondeur latérale de 24 mètres, ce bastion développe 77 mètres de remparts sur le front de mer à l’est. Eventré par le bombardement aérien d’avril 1945, ce bastion a été restauré sur sa façade maritime. Côté terre, il ne subsiste qu’une seule casemate intacte, les trois autres sont encore ensevelies sous les décombres. La terrasse a été refaite. De ce point, le regard balaie un vaste panorama sur 180 degrés.
Ce dispositif de protection flanquée du bastion accroissait considérablement la puissance de feu de la citadelle qui se devait être conséquente sur ce point face à la mer et aux flottes ennemies arrivant par le nord. On redescend du bastion Royal sur la Place d’Armes par l’escalier de pierre à l’angle de la courtine et on se dirige, à droite, vers le bastion des Quatre Vents.
Le Bastion Saint Nicolas
Lorsqu’on fit les fondations du magasin à poudres en 1780, on découvrit dans le sol des sarcophages de pierre alignés, appartenant au cimetière de l’église Saint-Nicolas ou du prieuré du même nom, édifié de 1092 à 1099, qui se trouvaient là autrefois.
L’église fortifiée Saint-Nicolas était située à l’intérieur des murs et dépendances du château fort médiéval mais la situation précise du prieuré n’est pas indiquée.
Le vocable Saint Nicolas était dédié aux marins, ce qui suppose l’existence au Château d’Oléron d’une communauté de marins et marchands habiles navigateurs comme leurs ancêtres Santons.
Le bastion Saint-Nicolas est le seul bastion complet, traditionnel, de la citadelle alors que les autres bastions, par leur imbrication entre eux sont en réalité des demi-bastions.
La Poudrière
Nichée dans la gorge du bastion Saint-Nicolas, la poudrière fut bâtie en 1780 à l’emplacement d’un prieuré médiéval. Partiellement enterré et épaulé de puissants contreforts, ce bâtiment était conçu pour résister à un bombardement.
La Poudrière abrite la copie du Plan-Relief qui se trouve au Musée de l’Armée aux Invalides à Paris. Cette merveilleuse maquette montre avec une extrême précision l’ensemble de la citadelle : la place à usage militaire, ainsi que l’enceinte urbaine et ses environs, tels qu’ils étaient du temps de Vauban.
La poudrière est ouverte quand l’atelier photographique est ouvert (toute l’année, horaires aléatoires, tous les jours en saison, entrée gratuite) et à l’occasion des Journées du Patrimoine et des visites guidées nocturnes.